La réforme des retraites 2025 redistribue totalement les cartes pour tous les dirigeants d’entreprise : présidents de SAS, gérants de SARL, professions libérales ou encore travailleurs non-salariés (TNS). Recul de l’âge légal, allongement de la durée de cotisation, fin des régimes spéciaux, refonte du système de points…
Les règles du jeu changent, et avec elles, votre stratégie de rémunération, de cession et d’anticipation retraite. Or, pour ne pas subir cette réforme, mieux vaut donc la comprendre, l’anticiper et surtout rapidement adapter vos décisions. Bonne nouvelle : nos équipes d’experts sont justement à votre disposition pour vous aider sur l’ensemble de ces éléments ! Détails à suivre.
Ce que change vraiment la réforme des retraites 2025
Un point commun à tous : vous devrez cotiser plus longtemps… et mieux piloter vos revenus.
Voici ce que change vraiment la réforme des retraites 2025 pour les dirigeants d’entreprise :
- Allongement de la durée de cotisation : 43 ans exigés dès 2027
- Âge légal repoussé : 64 ans pour une retraite complète
- Fusion des régimes : vers un système universel à points
- Fin progressive des régimes spéciaux, dont certains concernent encore les libéraux
Allongement de la durée de cotisation : 43 ans exigés dès 2027
Dès 2027, pour prétendre à une retraite à taux plein, il faudra avoir cotisé 43 ans, soit 172 trimestres. Initialement prévu pour 2035, cet allongement est avancé de huit ans, accélérant le rythme pour les actifs.
Ce que cela signifie réellement ? C’est simple, tous les travailleurs devront prolonger leur activité pour éviter une décote sur leur pension.
Âge légal repoussé : 64 ans pour une retraite complète
L’âge légal de départ à la retraite est progressivement relevé de 62 à 64 ans, voire 65 ans selon les cas de figure. Il faut savoir que cette transition s’effectue par paliers de trois mois par génération à partir du 1ᵉʳ septembre 2023, pour atteindre 64 ans en 2030.
Ainsi, les assurés nés à partir de 1968 devront attendre 64 ans pour liquider leur retraite sans décote.
Fusion des régimes : vers un système universel à points
La réforme instaure un système universel par points, fusionnant les 42 régimes existants. Chaque euro cotisé donnera droit au même nombre de points, simplifiant le calcul des pensions et garantissant une égalité entre les assurés. Ce système, inspiré de l’Agirc-Arrco, permettra une meilleure lisibilité des droits acquis et une portabilité accrue entre les différents statuts professionnels.
Fin progressive des régimes spéciaux, dont certains concernent encore les libéraux
Enfin, la suppression des régimes spéciaux est enclenchée, intégrant progressivement les affiliés dans le régime universel. Les nouveaux embauchés dans les secteurs concernés depuis le 1ᵉʳ septembre 2023 relèvent déjà du régime général. Tout l’intérêt de cette harmonisation est donc d’uniformiser les règles de retraite et à éliminer les disparités entre les différents corps de métier.
Réforme des retraites 2025 : Quel impact pour les dirigeants salariés ?
La réforme des retraites n’épargne pas les dirigeants assimilés salariés. Et même si le régime ne change pas fondamentalement, les conséquences, elles, sont bien réelles. Rémunération, stratégie de fin de carrière, arbitrages fiscaux… tout doit être repensé si vous voulez éviter les mauvaises surprises. Voici ce que vous devez absolument savoir.
Maintien du régime général + retraite complémentaire Agirc-Arrco
Pas de révolution côté structure : vous restez affilié au régime général + Agirc-Arrco. Mais ne vous reposez pas pour autant sur vos acquis. Avec l’évolution des plafonds de cotisation (3 925 € par mois en 2025) et des taux, votre retraite dépend plus que jamais de la façon dont vous vous rémunérez. Le système reste en place, mais les règles du jeu changent. Et ceux qui n’anticipent pas risquent de cotiser pour des droits bien plus faibles que prévu.
Allongement automatique de carrière pour atteindre les 43 ans
Le couperet est clair : pour une retraite à taux plein, 43 ans de cotisation dès 2027. Pas une option, mais une obligation. Vous pensiez lever le pied à 62 ans ? Mauvais calcul si vous n’avez pas validé tous vos trimestres. Et chaque trimestre manquant, c’est une décote qui ronge votre pension. Il est temps de sortir la calculette, vérifier votre relevé de carrière, et envisager un plan B si besoin (rachat de trimestres, retraite progressive, cumul emploi-retraite…).
Besoin de repenser la stratégie de rémunération / dividendes
C’est LE nerf de la guerre pour les dirigeants de SAS et assimilés : faut-il se payer en salaire ou en dividendes ? Jusqu’ici, beaucoup misaient sur les dividendes pour alléger la note fiscale. Sauf que les dividendes ne génèrent… aucun droit à la retraite. Donc si vous misez tout sur l’optimisation court terme, vous risquez de le payer cher à long terme.
En 2025, la bonne stratégie, c’est donc l’équilibre : un salaire suffisant pour valider vos trimestres, des dividendes optimisés, et un pilotage ultra précis de vos flux.
Importance de l’optimisation des revenus déclarés
Un chiffre à retenir : 7 128 € bruts/an. C’est le minimum à déclarer pour valider vos 4 trimestres de retraite. Moins que ça ? Vous perdez des droits. Et encore une fois : les dividendes ne comptent pas. Beaucoup de dirigeants pensent faire une bonne affaire en se versant uniquement des dividendes… jusqu’à ce qu’ils découvrent que leur future retraite fond comme neige au soleil. Moralité : même en minimisant votre fiscalité, gardez toujours un œil sur vos droits.
Que change la réforme pour les TNS (Travailleurs non-salariés) ?
Les TNS sont tout autant impactés par la réforme des retraites 2025, et voici comment.
Gérants majoritaires, entrepreneurs individuels, auto-entrepreneurs concernés
Si vous êtes gérant majoritaire de SARL, entrepreneur individuel, ou auto-entrepreneur, cette réforme vous concerne directement. Les cotisations sociales et les droits à la retraite sont en pleine mutation, ce qui va bien évidemment impacter vos contributions et vos futures prestations. Or, si vous décidez d’ignorer ces changements, cela risque de vous coûter très cher lors de votre départ à la retraite.
Intégration dans le système universel = changements dans le calcul des droits
La mise en place d’un système universel de retraite vise à harmoniser les 42 régimes existants en un seul. Pour les TNS, cela signifie que chaque euro cotisé donnera accès aux mêmes droits que les autres actifs. Mais attention, cette uniformisation entraîne une révision des taux de cotisation.
Ce qu’il faut retenir, c’est qu’à partir du 1ᵉʳ janvier 2025, les cotisations sociales pour la retraite des auto-entrepreneurs exerçant une activité libérale ont augmenté, passant à 24,6 %, avec une nouvelle hausse prévue à 26,1 % en 2026 . L’objectif de cette augmentation ? Aligner les contributions des TNS sur celles des salariés, et donc assurer une égalité de traitement en termes de droits à la retraite.
Revalorisation des petites pensions, mais effort contributif plus long
La réforme prévoit aussi une revalorisation des pensions de retraite de base de 2,2 % au 1ᵉʳ janvier 2025, reflétant l’inflation . Si cette mesure améliore les petites pensions, elle s’accompagne d’un allongement de la durée de cotisation. Dès 2027, il faudra donc avoir cotisé 43 ans pour prétendre à une retraite à taux plein . Pour les TNS, cela signifie potentiellement travailler plus longtemps ou augmenter leurs cotisations pour bénéficier pleinement de cette revalorisation.
Plus que jamais : besoin de piloter vos revenus pro + votre rémunération sur dividendes
Avec l’évolution des taux de cotisation et des droits associés, il devient crucial pour les TNS de piloter efficacement leurs revenus professionnels. L’arbitrage entre rémunération directe et dividendes doit être soigneusement évalué. Les dividendes, bien que fiscalement avantageux à court terme, ne génèrent pas de droits à la retraite. Il est donc essentiel d’adopter une stratégie équilibrée, combinant une rémunération suffisante pour valider les trimestres requis et optimiser les droits futurs, tout en tenant compte des implications fiscales.
Professions libérales : la fin des régimes spécifiques ?
Si certains redoutaient la disparition pure et simple de leurs caisses autonomes, il n’en est rien… du moins pour l’instant. Les régimes spécifiques sont officiellement maintenus, mais dans les faits, tout indique un resserrement progressif des écarts avec le régime universel.
C’est simple : médecins, avocats, architectes, infirmiers, experts-comptables… conservent leurs caisses de retraite, mais doivent s’adapter à une nouvelle donne. Certaines prestations sont déjà revues à la baisse, comme à la CARPIMKO, qui réduit ou supprime des majorations pour charges de famille, afin de contenir ses déficits sans hausser les cotisations. Et ce n’est qu’un début.
Derrière ce maintien apparent se cache une volonté d’uniformisation progressive : alignement des durées de cotisation, adaptation des règles de calcul des pensions, convergence des taux de rendement… En clair, les régimes autonomes vont devoir évoluer pour rester viables, tout en s’approchant lentement mais sûrement des standards du régime général.
Le vrai message ? Les professions libérales ne sont pas épargnées. Et ignorer ces signaux serait une erreur stratégique. Les prestations risquent de se contracter, la pression contributive peut augmenter, et vos perspectives de retraite s’en trouvent fragilisées.
Pour faire face, vous devez reprendre le contrôle : suivez de près les décisions de votre caisse, optimisez votre rémunération de dirigeant, et pensez à la capitalisation privée si besoin.
Et votre cession d’entreprise dans tout ça ?
La réforme des retraites 2025 ne se contente pas d’impacter vos droits futurs : elle change aussi la donne pour votre stratégie de sortie, notamment si vous prévoyez de revendre votre entreprise dans les prochaines années. Et attention, ce n’est pas un détail.
Avec l’allongement de la durée de cotisation et le recul de l’âge légal, nombreux sont les dirigeants qui pensaient partir à 62 ans, en profitant de la cession pour financer leur retraite. Résultat ? Ce calendrier est à revoir. Si vous ne remplissez pas les conditions pour une retraite à taux plein, vous risquez une décote… ou d’être contraint de continuer votre activité plus longtemps que prévu.
Et ce n’est pas tout. La réforme pousse à réinterroger le timing fiscal de la cession. Pourquoi ? Parce que certains abattements (notamment pour durée de détention) sont en ligne de mire, et que les régimes d’exonération partielle ou totale pourraient être revus dans les mois à venir. Ne pas anticiper, c’est perdre des dizaines de milliers d’euros.
Il est donc plus important que jamais d’intégrer dès maintenant ces évolutions dans votre stratégie de transmission ou de cession. Cela signifie : évaluer l’impact sur votre âge de départ, simuler les différents scénarios fiscaux, revoir votre plan de rémunération pour optimiser la valorisation de l’entreprise et son attractivité pour un repreneur.
Bref, ne laissez pas la réforme vous prendre de court. Si la retraite change, votre stratégie de sortie doit évoluer avec elle. Et le meilleur moment pour s’en occuper, c’est maintenant.
Dispositifs de transition : ce que vous pouvez encore activer
Voici les différents leviers à actionner dès que possible pour optimiser votre départ à la retraite :
Retraite progressive élargie : cumuler partiellement emploi + pension
Si vous avez envie de lever le pied sans sacrifier vos revenus, vous devriez réellement envisager une retraite progressive. Comme son nom l’indique, elle vous permet de réduire votre activité tout en percevant une partie de votre pension.
Or, depuis la réforme, ce dispositif est accessible dès 60 ans aux salariés ayant validé au moins 150 trimestres. Vous pouvez donc parfaitement travailler à temps partiel (entre 40 % et 80 % d’un temps plein) et toucher une fraction de votre retraite proportionnelle à la réduction de votre activité. Pendant cette période, vous continuez à cotiser et augmentez ainsi vos droits pour votre retraite définitive.
Départ anticipé possible pour carrières longues et invalidité
Vous avez commencé à travailler jeune ? Le dispositif de retraite anticipée pour carrières longues vous permet de partir avant l’âge légal, sous conditions. Par exemple, si vous avez validé 5 trimestres avant la fin de l’année civile de vos 18 ans et totalisez le nombre requis de trimestres cotisés (entre 169 et 172 selon votre année de naissance), vous pouvez prétendre à un départ anticipé dès 60 ans.
Pour les personnes en situation d’invalidité, un départ anticipé est également possible à partir de 62 ans, avec une pension calculée au taux plein de 50 %. Ces opportunités sont précieuses pour ceux qui remplissent les critères, offrant une sortie anticipée bien méritée.
Majoration pour enfant conservée dans certaines conditions
Bonne nouvelle pour les parents : si vous avez élevé au moins trois enfants, votre pension de retraite sera majorée de 10 %. Cette bonification s’applique aussi bien aux mères qu’aux pères, reconnaissant l’investissement parental.
Les enfants pris en compte incluent ceux que vous avez eus biologiquement ainsi que ceux que vous avez élevés pendant au moins 9 ans avant leur 16ᵉ anniversaire. Une reconnaissance financière non négligeable pour les familles nombreuses, récompensant les années consacrées à l’éducation des enfants.
Nouvelles modalités d’achat de trimestres (attention au coût)
Enfin, s’il vous manque des trimestres pour atteindre le taux plein, le rachat de trimestres est une option à réellement considérer. Vous pouvez racheter jusqu’à 12 trimestres, notamment pour les années d’études supérieures ou les années incomplètes. Le coût du rachat dépend de votre âge et de vos revenus, augmentant avec l’âge.
Par exemple, plus vous êtes âgé, plus le coût par trimestre est élevé. Notre conseil est donc simple : anticipez autant que possible afin d’optimiser le rapport coût/bénéfice !
Bon à savoir : si vous avez effectué un rachat avant le 15 avril 2023, une demande de remboursement est possible jusqu’au 15 avril 2025, sous certaines conditions.
Ce que vous devez ajuster dans votre stratégie en tant que dirigeant : Nos conseils
Il est encore temps d’ajuster votre stratégie fiscale en tant que dirigeant, et voici quelques conseils simples mais très efficaces en la matière.
Conseil n°1 : Adaptez votre stratégie de rémunération (dividendes, salaire, split)
Le vieux modèle 100 % dividendes ? À oublier. Le tout-salaire ? Trop fiscalisé. Aujourd’hui, il faut jouer sur plusieurs tableaux pour garder un bon niveau de revenus tout en validant vos droits à la retraite. La bonne stratégie : un split malin entre salaire (pour vos trimestres) et dividendes (pour l’optimisation fiscale). Résultat ? Vous maîtrisez vos cotisations et gardez de la flexibilité sur votre trésorerie. Une stratégie fine, pilotée avec précision, fait toute la différence sur 10 ou 15 ans.
Conseil n°2 : Simulez votre âge de départ et vos droits dès maintenant
Attendre 63 ou 64 ans ? Oui, mais avec combien de trimestres ? Et pour quel montant ? Sans simulation, vous pilotez dans le brouillard. Il est urgent de faire le point dès aujourd’hui avec des outils fiables (ou avec votre expert-comptable). Cela vous permettra de repérer les trous dans votre parcours, d’anticiper les hausses de charges… et surtout, de construire une stratégie sur-mesure. En clair : vous reprenez le volant de votre retraite.
Conseil n°3 : Intégrez un PER, un contrat Madelin ou une holding patrimoniale
Si vous n’avez pas encore sécurisé vos vieux jours via un PER ou un contrat Madelin, il est grand temps d’y penser. En plus d’offrir une défiscalisation immédiate, ces dispositifs vous permettent de bâtir un capital retraite à votre rythme. Autre levier de long terme : la holding patrimoniale. Elle permet de capitaliser, réinvestir et transmettre vos bénéfices dans des conditions ultra optimisées. C’est le combo gagnant pour conjuguer efficacité fiscale, vision long terme et liberté stratégique.
Conseil n°4 : Réfléchissez à la transmission ou la cession avant 2027
Le Pacte Dutreil et les exonérations actuelles sont toujours en vigueur… mais pour combien de temps encore ? Si vous envisagez de vendre ou transmettre votre entreprise, mieux vaut se positionner avant que les règles ne changent. Une cession bien préparée aujourd’hui, c’est potentiellement des centaines de milliers d’euros économisés demain. Vous voulez sortir au bon moment ? Alors commencez à anticiper maintenant.
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