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Les implications comptables des investissements en start-ups

Investir dans une startup, c’est aussi un engagement comptable et fiscal. La forme choisie actions, obligations ou compte courant d’associé détermine droits, risques et traitement dans les comptes. Un suivi rigoureux des valorisations et une documentation solide sont indispensables pour sécuriser avantages fiscaux et limiter les risques en cas de contrôle.
comptabilité investissements start-ups

Table des matières

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Soutenir une start-up, c’est bien plus qu’un acte entrepreneurial : c’est un levier de diversification, d’innovation, parfois de défiscalisation… mais aussi un engagement comptable structurant. Trop souvent sous-estimée, la dimension comptable de ce type d’investissement peut pourtant fragiliser un bilan mal anticipé ou exposer l’investisseur à un contrôle fiscal.

Entre la valorisation initiale, la qualification juridique de l’investissement (actions, obligations convertibles, BSA, compte courant d’associé…), et les impacts sur les états financiers, les implications sont nombreuses, mouvantes, et parfois complexes. La réforme comptable 2024-2025 et les exigences de transparence renforcée sur les placements financiers (notamment non cotés) viennent encore accentuer cette complexité.

Alors que l’investissement dans les start-ups est en plein essor, avec une volonté croissante de « flécher » les capitaux vers des structures innovantes, il devient indispensable de maîtriser les règles comptables, fiscales et juridiques applicables. Tous les détails sont à suivre.

Comprendre la nature juridique de l’investissement : un point de départ clé

Avant même de parler comptabilité, fiscalité ou valorisation, il faut clarifier la forme juridique que prend votre investissement dans une start-up. Pourquoi ? Parce que cette nature détermine tout le traitement comptable, les droits que vous détenez, les risques encourus… et surtout, les options qui s’offrent à vous en cas de sortie, de valorisation ou de transmission.

À ce stade, un mauvais choix ou une mauvaise lecture peut conduire à un traitement fiscal erroné, à une requalification par l’administration, ou pire, à l’irrécouvrabilité d’un investissement mal cadré juridiquement.

Actions ordinaires et actions de préférence

Investir au capital, c’est acquérir des actions ordinaires (ou parts sociales dans les SARL), ou des actions de préférence, plus complexes mais parfois plus protectrices.

  • Comptablement, il s’agit d’une immobilisation financière (compte 261 ou 271), à inscrire au bilan à leur coût d’acquisition.
  • Les actions de préférence peuvent octroyer des droits particuliers (dividende prioritaire, droit de veto, boni de liquidation, etc.) qui ont un impact sur la valorisation et la gouvernance.
  • En cas de perte, la provision pour dépréciation est possible, mais sa justification doit s’appuyer sur des indicateurs financiers tangibles (baisse des capitaux propres, défaut de paiement, etc.).

Le principal avantage à connaître : les actions permettent une montée au capital, et ouvrent droit à certains régimes fiscaux avantageux (réduction IR-PME, exonération de plus-value sous conditions…).

Obligations convertibles et BSA (bons de souscription d’actions)

Autres instruments très utilisés dans les levées de fonds early stage : les obligations convertibles (OC) et les BSA. Ce sont des titres hybrides, à mi-chemin entre la dette et le capital.

  • Les OC sont comptabilisées comme prêts obligataires (classe 27), jusqu’à leur conversion.
  • Les BSA sont des droits d’acheter ultérieurement des actions à un prix fixé. Comptablement, ils sont souvent valorisés à zéro ou à un coût très faible à l’entrée, mais doivent être suivis de près en cas de conversion ou d’exercice.
  • Fiscalement, leur traitement dépend du moment où ils sont exercés : la plus-value potentielle est latente jusqu’à la conversion.

Avantage : Ces outils permettent avant tout d’entrer sans diluer immédiatement le capital, et offrent une option de conversion si la start-up décolle.

Compte courant d’associé : solution souple mais risquée

Le compte courant d’associé est une forme d’investissement sous forme de prêt. C’est un apport de trésorerie remboursable, parfois rémunéré par un intérêt.

  • Comptablement, il s’inscrit en passif du bilan de la start-up (compte 455).
  • Du côté de l’investisseur, il figure à l’actif en tant que créance.
  • Attention : en cas de liquidation de la start-up, le compte courant est souvent non recouvré, et le fisc peut contester une provision pour créance douteuse si elle n’est pas justifiée.

Avantage : très souple, permet d’agir rapidement. Mais aucun droit au capital ou au pilotage n’est acquis, sauf convention spécifique.

Cas particulier : apport en nature

Certaines start-ups permettent d’investir non pas en numéraire, mais en mettant à disposition un actif : brevet, logiciel, matériel, savoir-faire valorisé… Cela s’appelle un apport en nature.

  • Il est évalué par un commissaire aux apports.
  • Il donne lieu à la remise de titres en échange, et doit être comptabilisé à la valeur retenue par l’évaluation indépendante.
  • Ce type d’apport est plus rare, mais permet d’entrer au capital sans sortie de cash immédiate.

Avantage : permet de participer avec un actif non monétaire, mais suppose des démarches complexes et un suivi fiscal renforcé.

Impact juridique sur le pouvoir et les obligations

Au-delà de la forme du titre, l’investissement implique aussi un statut juridique :

  • Associé minoritaire : peu de pouvoir, mais exposition au risque.
  • Associé majoritaire ou actionnaire significatif (>25 %) : obligation de déclarations (UBO), parfois contrôle de gestion, influence stratégique.
  • Membre du conseil d’administration ou du comité stratégique : rôle actif, mais responsabilité potentiellement engagée.

Le niveau de contrôle exercé a une influence directe sur la qualification du titre (participation vs placement) dans les comptes et sur les obligations déclaratives (notamment dans les holdings consolidées).

Ce qu’il faut retenir

Avant de décider “combien investir”, posez-vous la vraie question : sous quelle forme ?

 Le statut juridique de l’investissement détermine :

  • la comptabilité applicable,
  • les droits de gouvernance,
  • les avantages fiscaux potentiels,
  • et les risques en cas d’échec.

ADVYSE vous aide justement à structurer intelligemment votre entrée au capital d’une start-up, avec une lecture croisée juridique, comptable et fiscale, pour maximiser vos chances de réussite… et minimiser les mauvaises surprises.

Contactez-nous dès aujourd’hui pour bénéficier de conseils personnalisés !  

Comptabilisation initiale de l’investissement : règles applicables

Une fois l’investissement effectué, il ne suffit pas de « classer » l’opération : il faut l’enregistrer proprement en comptabilité. C’est cette étape qui va conditionner la fiabilité des comptes, mais aussi la fiscalité future (plus-values, provisions, amortissements, etc.).

La comptabilisation initiale obéit à des règles précises du Plan Comptable Général (PCG). Et elles ne sont pas à prendre à la légère : une mauvaise affectation peut fausser votre bilan… et attirer l’attention du commissaire aux comptes ou de l’administration fiscale.

Immobilisations financières ou titres de participation ?

Tout commence par une distinction capitale : votre investissement est-il une simple prise de titres ou une participation stratégique ?

  • Titres de participation (compte 261) : vous détenez une influence notable sur la start-up (souvent à partir de 10 % du capital ou si vous avez un rôle actif).
  • Autres titres immobilisés (compte 271) : votre objectif est patrimonial, sans implication dans la gestion.

Il faut savoir que cette distinction influe directement sur :

  • le traitement des dividendes (produit d’exploitation vs financier),
  • les provisions pour dépréciation,
  • la comptabilisation en juste valeur ou au coût historique.

Quelle valeur retenir au bilan ?

Le PCG impose de comptabiliser l’investissement au coût d’acquisition : montant effectivement versé (hors frais d’acquisition sauf si option pour leur inclusion), dont commissions bancaires ou frais d’intermédiation (si intégrés).

Attention : 

  • Pas de valorisation au prix du marché à l’entrée.
  • Pas de survalorisation « optimiste » sous prétexte de potentiel.

Par contre, il faut savoir que la juste valeur peut être utilisée en annexe, en particulier si l’entreprise applique les normes IFRS.

Cas des frais liés à l’investissement

Les frais de notaire, d’avocat, d’intermédiation ou de conseil liés à l’investissement peuvent, au choix, être :

  • Passés en charges de l’exercice (classe 628 ou 622),
  • Ou intégrés au coût d’entrée des titres, s’ils sont directement liés à l’acquisition.

Notre conseil ADVYSE : Intégrer ces frais dans le coût d’acquisition permet d’augmenter la base d’amortissement ou de provision, mais diminue le résultat comptable de l’exercice.

Et si l’investissement se fait via une holding ?

Dans le cas d’une holding, les mêmes règles comptables s’appliquent, mais avec des enjeux accrus :

  • Le classement en titres de participation est souvent retenu, surtout si la holding anime ou contrôle plusieurs entités.
  • En cas de filiale étrangère, attention aux règles de consolidation et de conversion (monnaie locale vs devise de présentation).
  • Les coûts de création ou d’augmentation de capital de la holding doivent être enregistrés distinctement (compte 201 ou 456).

Une comptabilisation qui anticipe la fiscalité

Ce premier enregistrement ne sert pas qu’à “tenir les comptes”. Il va conditionner :

  • La possibilité de provisionner une perte de valeur en cas de difficulté,
  • Le traitement futur des dividendes perçus,
  • La fiscalité des plus-values en cas de cession (notamment régime long terme ou régime des titres de participation),
  • La capacité à démontrer la réalité de l’investissement en cas de contrôle (TVA, IS, BIC…).

Bonne nouvelle, ADVYSE vous accompagne justement pour :

  • choisir la bonne classification comptable dès le départ,
    intégrer les bonnes pièces justificatives,
  • et prévoir les impacts fiscaux et financiers sur les années suivantes.

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Suivi comptable dans le temps : variations de valeur, provisions et réévaluations

Une fois votre investissement en start-up enregistré dans les comptes, le travail n’est pas terminé. Suivre dans le temps la valeur des titres est indispensable pour refléter fidèlement la réalité économique dans vos états financiers, éviter toute surévaluation… et anticiper les conséquences fiscales.

Ce suivi est souvent négligé par les investisseurs non professionnels. Pourtant, il peut faire toute la différence lors d’un contrôle ou d’une cession.

Provision pour dépréciation : quand et comment l’activer ?

Lorsque la valeur probable de réalisation de vos titres devient inférieure à leur valeur d’entrée, vous devez constater une provision pour dépréciation.

Exemple : vous avez investi 50 000 € dans une start-up, mais elle subit une perte importante, perd des clients clés ou son actif net chute lourdement.

Vous devez alors :

  • Réévaluer la valeur actuelle des titres,

  • Comparer au coût d’acquisition,
  • Et constater une provision dans le compte 2961 ou 2971 (selon la nature des titres).

Cette provision vient en charge exceptionnelle (6816), réduisant votre résultat imposable. Mais attention :

  • Il faut justifier de manière documentée (bilans de la start-up, preuves de difficulté),
  • Et la provision doit être réversible si la situation s’améliore.

Réévaluation des titres : possible mais encadrée

Les réévaluations à la hausse ne sont pas comptabilisées directement dans les comptes (sauf option IFRS). En normes françaises, pas de plus-value latente au bilan : le principe de prudence s’applique.

Toutefois, une réévaluation libre peut être pratiquée dans certains cas, notamment lors d’une opération de restructuration ou de présentation d’annexes.

Cette réévaluation permet notamment de :

  • Mieux refléter la valeur économique des titres dans les documents de communication financière,
  • Préparer une future cession ou transmission.

Mais attention, elle n’a aucune incidence fiscale immédiate : l’impôt n’est dû qu’en cas de réalisation de la plus-value (cession effective).

Reprise de provision : quand la situation s’améliore

Si la start-up redresse la barre (nouveaux financements, retour à l’équilibre, croissance du chiffre d’affaires), vous pouvez :

  • Reprendre tout ou partie de la provision enregistrée les années précédentes,
  • Ce qui viendra en produit exceptionnel (7816) dans les comptes.

Cette reprise augmente votre résultat imposable. Il faut donc choisir le bon moment pour la faire, en tenant compte :

  • De vos besoins en résultat fiscal ou comptable,
  • Des autres charges exceptionnelles de l’exercice.

Les équipes d’ADVYSE sont ainsi à votre disposition pour vous aider à piloter ces reprises dans une stratégie fiscale globale, en simulant plusieurs scénarios.

L’importance de la documentation continue

Le suivi comptable ne se limite pas à une écriture annuelle. Vous devez :

  • Archiver toutes les informations sur l’évolution de la start-up (bilans, PV d’AG, levées de fonds, actualité juridique),
  • Mettre à jour votre analyse de valorisation,
  • Justifier chaque provision ou reprise auprès du commissaire aux comptes ou de l’administration fiscale.

Fiscalité associée à l’investissement : avantages et contraintes

Investir dans une start-up ne se résume pas à une ligne comptable ou un pari stratégique : c’est aussi un acte fortement encadré fiscalement. Selon le statut de l’investisseur, la forme juridique de l’entreprise, la nature des titres et la durée de détention, les impacts fiscaux peuvent aller du jackpot à la double peine.

ADVYSE vous aide justement à y voir clair et à activer les bons leviers fiscaux sans risquer le redressement.

Avantages fiscaux à l’entrée : réduire son imposition dès l’investissement

Réduction IR-PME (aussi appelée “Madelin”)

Si vous êtes une personne physique, investir dans une start-up éligible vous donne droit à une réduction d’impôt sur le revenu de 18 % à 25 %, dans la limite de :

  • 50 000 € investis par an (100 000 € pour un couple),
  • Plafonnés dans le cadre des niches fiscales (10 000 €/an).

Et attention, les conditions à remplir incluent :

  • L’entreprise doit être non cotée, innovante ou en phase d’amorçage
  • Vous devez conserver les titres au moins 5 ans,
  • L’investissement doit être en numéraire, directement au capital.

Réduction IFI pour les contribuables concernés

En cas de détention de titres d’une start-up opérationnelle, vous pouvez les exonérer d’IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière), à condition de participer effectivement à la gestion de l’entreprise.

Fiscalité pendant la détention : pas d’imposition… mais des obligations

Durant la phase de détention :

  • Pas d’imposition directe, sauf cas particulier (distribution de dividendes ou mise en société),
  • Obligation de conservation des justificatifs d’investissement,
  • Attention à ne pas « modifier l’objet » de l’investissement (transfert d’activité, dilution trop importante, changement de secteur…) sous peine de perdre les avantages initiaux.

Fiscalité à la sortie : c’est là que tout se joue

En cas de plus-value

La plus-value réalisée lors de la revente est soumise au PFU (prélèvement forfaitaire unique) de 30 % :

  • 12,8 % d’impôt,
  • 17,2 % de prélèvements sociaux.

Mais il existe des régimes de faveur, à activer selon votre profil :

  • Abattement pour durée de détention (si option IR),
  • Exonération partielle ou totale dans le cadre de l’apport-cession (art. 150-0 B ter CGI),
  • Exonération JEI (jeune entreprise innovante) pour les salariés-associés dans certains cas.

En cas de perte

Les moins-values peuvent être imputées sur d’autres plus-values de même nature (mobilières) pendant 10 ans. C’est un amortisseur utile, à condition de bien valoriser les titres au moment de la sortie et de ne pas les abandonner sans trace.

Cas particulier : investissement via holding

Passer par une holding permet :

  • De bénéficier du régime mère-fille (exonération à 95 % des dividendes),
  • D’optimiser la fiscalité des plus-values avec le régime des titres de participation,
  • De faciliter la transmission via le pacte Dutreil.

Mais attention aux potentiels pièges :

  • Imposition des remontées de dividendes (régime non intégral),
  • Contraintes documentaires renforcées,
  • Risques de requalification si la holding n’est pas animatrice.

Cas particulier : investir via une holding ou une société d’investissement

Créer ou utiliser une structure intermédiaire pour investir dans des start-ups (qu’il s’agisse d’une holding passive, d’une holding animatrice, ou encore d’une société d’investissement) peut booster la performance globale de l’opération… à condition de connaître les règles du jeu fiscal. Car si le montage est puissant, il est aussi étroitement surveillé par l’administration.

Pourquoi passer par une holding pour investir dans une start-up ?

Créer une holding permet de :

  • Mutualiser les risques et les investissements, en diversifiant les participations ;
  • Bénéficier du régime fiscal “mère-fille”, avec une quasi-exonération des dividendes remontés (à 95 % si conditions remplies) ;
  • Structurer la sortie : revente, transmission, ou transformation patrimoniale ;
  • Limiter la fiscalité des plus-values via le régime des titres de participation (imposition à 4 % seulement).

Mais attention, toutes les holdings ne se valent pas…

Holding passive vs animatrice : une distinction cruciale

  • La holding passive se contente de détenir des titres. Elle permet de bénéficier du régime mère-fille mais n’ouvre pas droit à certains avantages fiscaux, notamment pour la transmission (exonération Dutreil limitée) ou les réductions IR-PME.
  • La holding animatrice, en revanche, dirige activement les filiales (stratégie, budget, RH…). Elle peut prétendre à des régimes d’exonération renforcés, mais sous réserve d’être en mesure de le prouver (documents, procès-verbaux, etc.).

En cas de contrôle, une holding qui se prétend “animatrice” sans l’être vraiment s’expose à une requalification fiscale, avec redressement à la clé.

Quels impacts fiscaux à l’entrée, pendant et à la sortie ?

  • À l’entrée : les avantages IR-PME (réduction d’impôt) ne s’appliquent pas à un investissement via une société à l’IS. Ils sont réservés aux personnes physiques.
  • Pendant la détention : le régime mère-fille optimise la fiscalité des dividendes, qui peuvent être remontés à moindre coût.
  • À la sortie : en cas de revente des titres par la holding, le régime des titres de participation permet une quasi-exonération des plus-values, sous conditions de durée de détention (2 ans) et de participation significative (>5 %).

Or, pour maximiser ces effets, il faut que les statuts, la comptabilité et la stratégie soient alignés. ADVYSE accompagne précisément ce type de structuration sur-mesure.

Et côté obligations ? Plus de contrôle, plus de rigueur

Créer une holding, c’est aussi :

  • Tenir une comptabilité distincte, souvent plus lourde,
  • Être prêt à justifier les flux financiers entre sociétés (prêts, avances, dividendes),
  • Structurer les pactes d’associés et les PV de décisions, pour démontrer la réalité de l’animation ou du pilotage stratégique.

En cas d’abus de droit, l’administration peut requalifier les opérations comme fictives ou destinées uniquement à échapper à l’impôt, avec redressement, pénalités et intérêts à la clé.

Sortie de l’investissement : plus-values, pertes, cession ou liquidation

Si l’entrée dans une start-up est souvent synonyme d’espoir de croissance et d’optimisation fiscale, la sortie de l’investissement est le moment de vérité. Qu’il s’agisse de céder vos parts avec une plus-value, de constater une perte, ou de faire face à une liquidation, les implications comptables et fiscales peuvent profondément impacter votre bilan, et votre fiscalité.

Plus-value de cession : une imposition variable selon la nature du détenteur

Pour une personne physique, la plus-value réalisée est soumise au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 %, sauf option pour l’imposition au barème progressif (possible sous conditions).

Pour une société à l’IS (holding ou société d’investissement) :

  • Si les titres cédés sont qualifiés de titres de participation (détention > 5 %, depuis > 2 ans), la plus-value est exonérée à 95 % (seule une quote-part de 5 % est réintégrée au résultat imposable).
  • Si ce ne sont pas des titres de participation, la plus-value est imposée au taux normal de l’IS (15 % ou 25 % selon le cas).

Le classement comptable des titres (immobilisation financière vs titres de placement) aura donc un impact direct sur le traitement fiscal en sortie.

Perte de valeur ou cession à perte : peut-on déduire fiscalement ?

Oui, mais sous conditions strictes.

  • Pour les sociétés : une moins-value réalisée sur des titres de participation n’est pas déductible fiscalement, sauf si la cession s’inscrit dans une opération de restructuration. A contrario, si les titres sont comptabilisés en valeurs mobilières de placement, la moins-value est en principe déductible.
  • Pour les personnes physiques, les pertes constatées sur la cession de titres peuvent être imputées sur d’autres plus-values mobilières de l’année ou des 10 années suivantes.

Attention : gardez à l’esprit que les dépréciations comptables (provisions pour perte de valeur non réalisée) ne sont pas automatiquement déductibles du résultat imposable. L’administration exige que la perte soit réelle, certaine et justifiée, notamment pour les titres non cotés.

Cas de liquidation de la start-up : tout n’est pas forcément perdu

Quand la start-up investie est placée en liquidation judiciaire ou amiable, plusieurs options existent :

  • Si la liquidation aboutit à une radiation, vous pouvez constater une perte totale de la valeur des titres ;
  • Cette perte peut, dans certains cas, être déduite du résultat imposable, à condition de respecter les obligations comptables (sortie de l’actif, justificatif de liquidation, etc.).

Pour les sociétés à l’IS, cela peut permettre de réduire l’impôt dû sur d’autres revenus.

La preuve de la perte irréversible de valeur reste essentielle : un simple arrêt d’activité ne suffit pas. ADVYSE accompagne justement les entreprises pour documenter solidement ce type d’événements exceptionnels.

Abandon de créance : une fausse bonne idée sans encadrement

Si vous avez prêté des fonds à la start-up via un compte courant d’associé, et que celle-ci ne peut plus vous rembourser, vous pouvez envisager un abandon de créance. Ce geste peut être fiscalement neutre… ou désastreux :

  • Un abandon de créance à caractère financier (non motivé par la sauvegarde de l’entreprise) n’est pas déductible pour le créancier.
  • En revanche, un abandon à caractère commercial (motivé par le maintien d’une relation ou d’un partenariat) peut être déductible, s’il est correctement justifié.

Là encore, tout est dans la formulation, la traçabilité, et la documentation.

Risques et contrôles liés aux investissements en start-ups

Le fait d’investir dans une start-up, c’est miser sur l’avenir, mais c’est aussi s’exposer à une prise de risque élevée, que ce soit en matière économique, comptable ou fiscale. Derrière le potentiel de rentabilité se cachent des zones de vigilance que tout investisseur (et tout dirigeant) doit intégrer. 

Car aujourd’hui, l’administration fiscale comme les commissaires aux comptes scrutent de plus en plus les opérations liées aux jeunes pousses, notamment en cas d’avantages fiscaux ou de valorisations généreuses.

Risque de perte totale ou partielle du capital

C’est le plus évident. Contrairement à des titres cotés, les parts de start-up sont souvent illiquides, avec un risque de perte en capital élevé. En cas d’échec du projet (ce qui reste la norme dans la tech, par exemple), vous pouvez tout perdre, sans aucune garantie de revente ou de retour sur investissement.

Côté comptable, cela implique d’être en mesure de déprécier rapidement et rigoureusement les titres si la situation financière de la start-up se dégrade.

Risques fiscaux : contrôles renforcés en cas d’avantage fiscal

Si votre investissement a bénéficié :

  • d’un réduction IR-PME (loi Madelin),
  • d’une exonération de plus-value via un régime spécifique,
  • ou d’une déductibilité de la perte sur les résultats,

… alors l’administration fiscale est susceptible de vérifier la conformité de l’opération sur plusieurs plans :

  • Réel caractère PME innovante ou JEI (jeune entreprise innovante),
  • Véracité des documents fournis (extrait Kbis, pacte d’associés, statuts, etc.),
  • Respect de la durée de détention obligatoire (souvent 5 ans),
  • Absence de montage abusif (par exemple, création d’une société écran ou holding artificielle).

Un simple contrôle ponctuel peut ainsi remettre en cause les avantages perçus… avec pénalités et intérêts de retard à la clé.

Risque de requalification comptable

Certains investissements, mal documentés, peuvent être requalifiés par les commissaires aux comptes ou l’administration :

  • Des avances en compte courant non formalisées peuvent être considérées comme des apports déguisés.
  • Une prise de participation minoritaire peut être requalifiée en titres de placement s’il n’y a pas de stratégie de contrôle ou de lien économique clair.
  • Une valorisation irréaliste peut générer des provisions injustifiables ou des plus-values fictives.

Il faut savoir que ces risques peuvent déclencher des révisions de comptes, des ajustements de résultats, voire des contentieux si les enjeux sont significatifs.

Risques en cas de sortie : mauvaise documentation = redressement

Lors de la revente ou liquidation de l’investissement, tout écart entre la comptabilité et la réalité économique peut être sanctionné :

  • Une plus-value non justifiée,
  • Une perte non déductible car mal documentée,
  • Un abandon de créance sans preuve de caractère commercial…

Tous ces cas peuvent être requalifiés et faire l’objet d’un redressement fiscal. Il est donc impératif de préparer la sortie dès l’entrée, avec un bon suivi comptable et fiscal.

Levier ADVYSE : investir en start-up sans perdre le contrôle

Les équipes ADVYSE vous accompagnent de manière 100 % personnalisée pour :

  • Identifier et cartographier les risques réels selon votre profil et votre structure (personne physique, société, holding),
  • Assurer la documentation réglementaire et comptable de vos investissements,
  • Sécuriser chaque avantage fiscal ou comptable, en anticipant les zones de friction,
  • Préparer les justificatifs en cas de contrôle URSSAF, fiscal ou CAC.

Contactez-nous dès aujourd’hui pour bénéficier de conseils personnalisés !  

Outils de suivi et bonnes pratiques de gouvernance comptable

Quand on investit dans une start-up (que ce soit directement ou via une société) le vrai enjeu ne s’arrête pas au jour de la souscription. La gouvernance comptable de ces participations est un levier absolument indispensable pour parvenir à sécuriser les opérations, piloter les performances et se prémunir contre tout contrôle ou contentieux.

Tenir un registre des participations à jour

Chaque investissement, aussi modeste soit-il, doit être :

  • clairement identifié (nom de la société, date d’entrée, montant, forme juridique…),
  • accompagné des documents juridiques essentiels (statuts, pacte d’associés, rapport d’activité…),
  • actualisé avec les événements majeurs (augmentation de capital, changement de gouvernance, etc.).

Attention : Ce registre peut être intégré dans votre logiciel comptable ou tenu sous forme de tableau partagé (type Excel/Notion), à condition qu’il soit à jour, accessible et vérifiable.

Utiliser un logiciel de suivi des titres ou un outil de gestion patrimoniale

Des solutions comme Equify, Ledgy, Capdesk ou Qommet permettent :

  • de suivre précisément l’évolution de vos parts,
  • de simuler les plus-values potentielles,
  • de visualiser l’effet d’une levée de fonds ou d’un exit,
  • de produire les documents justificatifs en cas d’audit.

Pour une holding ou un family office, ces outils sont quasi indispensables dès lors que vous dépassez 2 ou 3 participations. Ils réduisent drastiquement le risque d’erreur ou d’oubli.

Suivi des valorisations : fixer une fréquence et une méthode

La valeur d’une start-up évolue rapidement. Pour éviter de mauvaises surprises :

  • fixez une fréquence de revue (trimestrielle ou semestrielle),
  • choisissez une méthode cohérente (coût historique, actualisation des flux, comparables…),
  • formalisez chaque révision avec une note interne ou un PV d’évaluation.

Cela vous permettra notamment de justifier :

  • une dépréciation comptable,
  • une réévaluation,
  • ou une décision de cession partielle ou totale.

Documentation fiscale et preuve de la substance

Pour chaque participation, gardez à disposition :

  • la preuve du virement (ou du paiement en nature),
  • le bulletin de souscription ou le procès-verbal d’émission,
  • les déclarations fiscales correspondantes (IR-PME, CII, etc.),
  • et, le cas échéant, la justification du caractère innovant ou JEI de la société.

Gardez à l’esprit que cette documentation est obligatoire en cas de contrôle, notamment si vous avez bénéficié d’un avantage fiscal.

Piloter la gouvernance via une holding : encore plus d’exigence

Si vous investissez via une holding, vous devez en plus :

  • produire une comptabilité régulière et détaillée, même sans activité commerciale,
  • justifier de la cohérence de vos décisions d’investissement (PV d’AG, note stratégique, etc.),
  • et respecter les règles propres aux holdings passives ou animatrices.

N’oubliez pas qu’une holding bien gérée doit avoir un tableau de bord de suivi consolidé, une documentation prête à l’audit, et une stratégie d’arbitrage claire (durée de détention, exit plan, fiscalité des flux).

ADVYSE vous accompagne dans chaque étape de votre investissement

Investir dans une start-up ne s’improvise pas, surtout quand les enjeux fiscaux, comptables et réglementaires se multiplient. Que vous soyez une entreprise, une holding familiale ou un dirigeant individuel, ADVYSE vous aide à sécuriser vos prises de participation dès le premier euro.

Notre accompagnement sur mesure couvre :

  • La structuration juridique et fiscale de votre investissement, selon votre profil et vos objectifs (revenus, transmission, revente…),
  • La mise en place d’outils de suivi rigoureux pour tracer et valoriser vos titres en temps réel,
  • L’optimisation fiscale des flux, qu’il s’agisse de dividendes, de plus-values ou de cession,
  • L’anticipation des risques comptables et des contrôles pour éviter toute mauvaise surprise.

Avec ADVYSE, vous ne subissez pas les complexités réglementaires : vous les transformez en avantage concurrentiel.

Contactez-nous dès aujourd’hui pour bénéficier de conseils personnalisés !  

Conclusion

Les investissements en start-ups sont porteurs d’opportunités, mais aussi de complexité. Pour que la performance soit au rendez-vous, il ne suffit pas d’identifier le bon projet. Il faut aussi structurer l’investissement, le suivre avec rigueur, et surtout le piloter dans le temps.

En 2025, les règles comptables, fiscales et réglementaires imposent une vraie maturité de gestion, même pour les petits porteurs. C’est la qualité de votre gouvernance et la traçabilité de vos décisions qui feront la différence entre un actif rentable et un nid à problèmes.

ADVYSE vous propose une approche claire, concrète et personnalisée. Parce que dans un univers aussi mouvant, le bon partenaire fait toute la différence.

FAQ

Quels types d’investissement en start-up sont concernés ?
Actions, obligations convertibles, BSPCE, parts sociales… Tout investissement impliquant une prise de participation ou un engagement en capital.

Comment comptabiliser un investissement dans une start-up ?
Généralement à l’actif du bilan, en titres de participation ou en titres immobilisés selon l’intention de détention.

Les moins-values sont-elles déductibles ?
Oui, sous conditions. Elles doivent être constatées comptablement et justifiées, notamment par des pertes durables de valeur.

Puis-je bénéficier d’avantages fiscaux en investissant dans une start-up ?
Oui, notamment via la réduction IR-PME (25 % du montant investi) ou le statut JEI pour certaines start-ups innovantes.

Faut-il valoriser ses titres chaque année ?
Pas obligatoirement, sauf cas spécifiques. Mais un suivi régulier est fortement recommandé pour détecter dépréciations ou plus-values latentes.

Comment prouver un investissement en cas de contrôle fiscal ?
Conservez les preuves de virement, bulletins de souscription, statuts, procès-verbaux d’AG, et toutes les attestations fiscales associées.

Quelles différences entre investissement direct et via une holding ?
La holding permet de centraliser la gestion, bénéficier du régime mère-fille et optimiser la fiscalité des flux (dividendes, plus-values).

Simplifiez votre gestion comptable avec Advyse

Advyse propose une expertise complète dans la gestion comptable des entreprises. Notre accompagnement couvre tous les aspects de la comptabilité des entreprises, de la tenue comptable au bilan de fin d’année. Nous utilisons les meilleurs outils comptables, digitaux et collaboratifs afin de vous simplifier la vie. Notre équipe d’experts-comptables vous fournit des conseils stratégiques et des solutions sur mesure afin de vous aider à prendre de bonnes décisions pour votre entreprise.

Articles pour vous guider
dans vos décisions stratégiques

Explorez notre sélection d’articles rédigés par nos experts pour vous aider à prendre les meilleures décisions en matière de gestion, de fiscalité, et de stratégie d’entreprise. Nos contenus sont conçus pour répondre aux questions que vous vous posez et vous offrir des conseils pratiques et directement applicables.

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Publié le 7 novembre 2025

Combien coûte un comptable pour une SASU ? Prix moyen et critères de choix

Combien coûte un comptable pour une SASU ? C’est une des premières questions que se posent les entrepreneurs qui choisissent ce statut. La SASU, société par actions simplifiée unipersonnelle, se distingue par sa souplesse juridique et son image professionnelle.
sasu imposition
Publié le 7 novembre 2025

Comment fonctionne l’imposition d’une sasu en France ?

La SASU imposition est un sujet central pour tout entrepreneur français qui souhaite créer ou développer sa société. Comprendre le régime fiscal applicable, les options possibles entre IS et IR, ainsi que l’impact sur les dividendes et la rémunération du dirigeant, permet d’anticiper sa charge fiscale et d’optimiser sa stratégie. Un accompagnement par un expert-comptable SASU s’avère précieux pour faire les bons choix et éviter les erreurs coûteuses.
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Publié le 7 novembre 2025

Les étapes indispensables pour créer une sasu en 2025

En matière de création SASU, les étapes à suivre sont assez complexes et un entrepreneur seul peut avoir du mal à les mener à bien. Monter une Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle, c’est à la fois une aventure entrepreneuriale et une procédure administrative bien encadrée.