Le calcul IS en SASU demande une compréhension fine des règles fiscales, des retraitements comptables et des régimes particuliers applicables aux sociétés de capitaux. Entre les charges non déductibles, les éventuelles déductions, les reports de déficits et les conditions d’accès au taux réduit, la moindre erreur peut fausser votre estimation et entraîner un redressement.
Autrement dit, calculer l’IS exige des compétences comptables et fiscales solides, que tous les entrepreneurs n’ont pas forcément au démarrage. C’est pourquoi beaucoup choisissent de s’appuyer sur un expert-comptable capable de sécuriser les calculs et de proposer des stratégies d’optimisation adaptées à la réalité de leur activité.
SASU et impôt sur les sociétés : ce que vous devez savoir en tant qu’entrepreneur
Avant de plonger dans les taux et les calculs, voyons pourquoi la SASU est soumise par défaut à l’IS et quelles sont les options alternatives possibles.
La SASU en bref
La Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU) est une société de capitaux constituée par un seul associé. Elle séduit de nombreux créateurs d’entreprise grâce à sa souplesse juridique et son image professionnelle. Le dirigeant, appelé président, peut être rémunéré en salaire ou choisir de se verser des dividendes.
La SASU offre aussi une responsabilité limitée. Vos biens personnels ne sont pas engagés au-delà de vos apports au capital.
En pratique, ce statut combine les avantages de l’entreprise individuelle, notamment la simplicité de gestion et le seul associé, et ceux de la société de capitaux, dont la protection et la crédibilité auprès des partenaires.
Pourquoi l’IS est le régime par défaut ?
La SASU est considérée comme une société de capitaux. À ce titre, elle relève automatiquement de l’impôt sur les sociétés (IS). Cela signifie que c’est la société elle-même qui paie l’impôt sur ses bénéfices, indépendamment de la situation fiscale de l’associé unique.
Ce choix permet de mieux maîtriser la fiscalité en distinguant l’imposition de la société et celle du dirigeant. En revanche, il implique de bien comprendre le mécanisme du calcul IS SASU, car c’est à ce niveau que se joue la trésorerie de l’entreprise.
Pour éviter toute erreur et optimiser la gestion fiscale, il est souvent conseillé de se faire accompagner par un expert comptable SASU, capable d’expliquer clairement les règles et de proposer des stratégies adaptées à votre activité.
Peut-on choisir l’IR ?
Oui, il existe une alternative. Dans certains cas, une SASU peut opter temporairement pour l’impôt sur le revenu (IR). Ce choix est limité à 5 exercices maximum et n’est possible que si plusieurs conditions sont réunies :
- la SASU doit avoir moins de 5 ans d’existence,
- son capital doit être intégralement détenu par une personne physique,
- elle doit exercer une activité éligible relevant des BIC, BNC ou BA (industrie, commerce, professions libérales, agriculture),
- l’option doit être formulée dans les 3 mois suivant l’ouverture de l’exercice.
Cette alternative peut être intéressante en phase de lancement, notamment si la SASU prévoit de réaliser des déficits, car ils s’imputent directement sur les revenus de l’associé.
Quel taux d’IS s’applique en SASU ?
Maintenant que nous avons vu pourquoi la SASU est par défaut à l’IS, voyons concrètement quels taux s’appliquent en 2025 et comment ils impactent le calcul IS SASU.
Les deux tranches de taux applicables en 2025
Depuis la réforme de l’IS, le taux normal est fixé à 25 % pour toutes les sociétés. Toutefois, une tranche réduite à 15 % s’applique sur les premiers 42 500 € de bénéfices. Concrètement :
- si votre SASU dégage un bénéfice inférieur ou égal à 42 500 €, le taux est de 15 % ;
- si votre bénéfice dépasse ce seuil, la fraction au-delà est imposée à 25 %.
Par exemple, our un bénéfice de 60 000 €, vous paierez 15 % sur 42 500 € et 25 % sur 17 500 €.
Conditions pour bénéficier du taux réduit
Le taux réduit de 15 % n’est pas automatique. Certaines conditions doivent être réunies. Votre SASU doit :
- réaliser un chiffre d’affaires inférieur à 10 M€ ;
- avoir un capital intégralement libéré (les apports doivent être totalement versés) ;
- être détenue à 75 % minimum par des personnes physiques.
Autrement dit, une SASU « classique » créée par un entrepreneur individuel remplit généralement ces conditions et peut bénéficier de ce taux préférentiel.
Attention aux cas particuliers
Quelques situations particulières doivent être signalées :
- si votre exercice comptable est inférieur ou supérieur à 12 mois, la tranche réduite de 42 500 € est proratisée ;
- certaines grandes entreprises sont soumises à des contributions additionnelles (ce n’est pas le cas des SASU classiques) ;
- les plus-values à long terme sur certains actifs bénéficient de taux spécifiques.
Le calcul simplifié de l’IS : méthode pas à pas
Le calcul IS SASU peut sembler technique, mais il repose sur trois grandes étapes : déterminer le bénéfice imposable, appliquer les taux, et déduire les acomptes éventuels.
Étape 1 : Déterminer le bénéfice imposable
Tout commence avec le résultat comptable de la SASU. Concrètement, tout commence par le résultat comptable figurant dans votre compte de résultat (produits – charges). Mais ce chiffre doit être corrigé pour obtenir le résultat fiscal :
- Les réintégrations fiscales. Il s’agit de charges qui ont été comptabilisées, mais qui ne sont pas déductibles du point de vue fiscal. Par exemple, certaines amendes, pénalités, ou encore des dépenses considérées comme excessives (comme une partie des dépenses de restaurant ou certains cadeaux d’affaires). Ces montants doivent être ajoutés au résultat.
- Les déductions fiscales. À l’inverse, certains produits comptabilisés peuvent être exonérés ou soumis à un régime favorable, ce qui permet de les déduire du résultat. C’est le cas, par exemple, de certains dividendes reçus de filiales, ou d’allègements fiscaux spécifiques.
- Le report des déficits. Si votre SASU a enregistré des pertes lors des exercices précédents, vous pouvez les imputer sur vos bénéfices futurs. Ce mécanisme vient réduire le résultat imposable, donc l’IS à payer. On distingue le report en avant
Étape 2 : Appliquer les bons taux
Une fois le bénéfice fiscal déterminé, il faut appliquer les tranches d’IS.
Exemple :
- bénéfice fiscal : 60 000 € ;
- IS = (42 500 x 15 %) + (17 500 x 25 %) ;
- IS = 6 375 € + 4 375 € = 10 750 €.
Ce calcul montre l’importance du seuil des 42 500 €. En dessous, le taux réduit permet une économie substantielle.
Étape 3 : Déduire les acomptes ou crédits d’impôts éventuels
Le montant final de l’IS est ajusté avec :
- les acomptes déjà versés au cours de l’année (si l’IS dépasse 3 000 €, quatre acomptes trimestriels sont dus) ;
- les crédits d’impôt de recherche, d’innovation, de formation du dirigeant, etc.
Il peut réduire significativement le montant d’IS à payer ou générer une créance d’impôt si les crédits dépassent le montant dû.
Utiliser un simulateur pour aller plus vite
Même si le calcul IS SASU peut se faire à la main, comme nous l’avons vu dans la méthode pas à pas, il reste souvent source de doutes pour les créateurs d’entreprise. Entre le résultat fiscal, les conditions du taux réduit et les éventuelles déductions, il est facile de se perdre.
Pour gagner du temps et obtenir une estimation fiable, vous pouvez utiliser un simulateur en ligne. Ces outils sont pensés pour simplifier les démarches et vous donner une vision rapide de vos impôts à prévoir.
Les outils officiels
Les organismes publics proposent des simulateurs gratuits et régulièrement mis à jour. Ils sont conçus pour donner une estimation générale de votre impôt, mais ne tiennent pas toujours compte de la spécificité de votre situation.
- Mon-entreprise.urssaf.fr. Ce site développé par l’URSSAF permet de simuler les charges sociales et fiscales d’une société, dont l’IS. Vous pouvez entrer vos chiffres clés (chiffre d’affaires, rémunération, bénéfices) et obtenir rapidement une première estimation.
- Service-public.fr. C’est le portail officiel de l’administration centralise les règles fiscales et propose des outils d’aide au calcul. L’avantage est la fiabilité de l’information, mais les simulateurs restent assez génériques et manquent parfois de précision pour une SASU.
En résumé, ces simulateurs sont parfaits pour une première approche, mais pas suffisants si vous voulez affiner vos prévisions.
Outils privés fiables
Pour aller plus loin, certains acteurs du marché développent des outils plus complets, capables d’intégrer la situation réelle de votre société (rémunération du dirigeant, acomptes déjà payés, crédits d’impôt, etc.).
- Advyse.fr : en tant que cabinet d’expertise comptable 100 % en ligne, nous mettons à disposition des entrepreneurs un accompagnement sur mesure, incluant des outils de simulation adaptés à votre SASU. Notre approche ne se limite pas à un calcul automatique : nous analysons vos chiffres pour anticiper vos charges fiscales et optimiser votre rémunération.
- Pennylane : une solution de gestion financière qui propose un suivi en temps réel des flux comptables et intègre des outils de prévision fiscale, dont l’IS.
- Odoo : un ERP complet qui inclut des modules de gestion comptable et de fiscalité, utile pour les entrepreneurs qui souhaitent tout centraliser.
Ces outils ont l’avantage d’être connectés à vos données comptables, ce qui rend les calculs plus précis et évite les erreurs manuelles.
Conseils pour optimiser l’imposition de votre SASU
Au-delà du calcul pur, la manière dont vous organisez la rémunération et les charges de votre SASU a un impact direct sur votre imposition.
Déduire la rémunération du président
Si vous êtes rémunéré en tant que président, votre salaire est déductible du bénéfice imposable de la SASU. Cela permet de réduire l’IS. En revanche, cela génère des charges sociales et sera imposé à l’IR pour vous en tant que personne physique.
Choisir entre salaire ou dividendes
Deux modes de rémunération sont possibles :
- le salaire. Il est soumis aux cotisations sociales et à l’IR, mais ouvre des droits sociaux (retraite, maladie, chômage partiel) ;
- les dividendes. Ils sont taxés à la flat tax de 30 % (12,8 % IR + 17,2 % prélèvements sociaux), sans protection sociale.
Un arbitrage entre salaire et dividendes permet souvent d’optimiser la fiscalité.
Cas des déficits
Enfin, la gestion des déficits dépend du régime fiscal choisi :
- à l’IS : ils sont reportés sur les bénéfices futurs ;
- à l’IR : ils s’imputent immédiatement sur le revenu global de l’associé.
Conclusion : calculez l’IS de votre SASU et évitez les erreurs éventuelles
Le calcul de l’impôt sur les sociétés en SASU repose sur une logique simple. L’idée consiste à déterminer votre bénéfice imposable, à appliquer les bons taux et à tenir compte des acomptes et crédits d’impôt. En maîtrisant ces bases, vous pouvez anticiper vos charges fiscales, piloter votre trésorerie et prendre de meilleures décisions concernant votre rémunération.
Toutefois, chaque situation est unique. Selon votre niveau de bénéfices, vos investissements ou encore votre projet de développement, les conséquences fiscales peuvent varier. C’est pourquoi il est fortement recommandé de ne pas se limiter à un calcul théorique.
C’est précisément là qu’intervient Advyse. Notre rôle est de vous aider à piloter la fiscalité de votre SASU, de vous proposer des simulations personnalisées et de sécuriser vos décisions. Avec nous, vous avez l’assurance de transformer la complexité fiscale en leviers de croissance pour votre entreprise.
Contactez-nous dès aujourd’hui pour bénéficier de conseils personnalisés !
FAQ – Calcul IS SASU
Comment calculer simplement l’IS d’une SASU ?
Additionnez vos bénéfices nets, appliquez 15 % jusqu’à 42 500 €, puis 25 % au-delà. Vous pouvez aussi utiliser un simulateur gratuit en ligne.
Quelle est la base de calcul de l’IS ?
Le résultat comptable ajusté des retraitements fiscaux (charges non déductibles, amortissements, déductions spécifiques, déficits reportables).
Le président de SASU paye-t-il l’IS ?
Non. L’IS est payé par la société. Le président est imposé séparément sur son salaire (IR) et ses dividendes (flat tax).
Un déficit en SASU réduit-il l’IS ?
Oui. En SASU à l’IS, les pertes peuvent être reportées et viendront réduire les bénéfices futurs.
Quand faut-il payer l’IS ?
Par acomptes trimestriels si le montant dépasse 3 000 €. Le solde est régularisé au dépôt de la déclaration 2065.
