Distribuer des dividendes peut sembler une stratégie simple pour se rémunérer efficacement. Pourtant, la fiscalité qui s’y applique est loin d’être anodine, surtout en 2025 où les règles évoluent et les contrôles fiscaux se renforcent. Flat tax, option au barème progressif, cotisations sociales selon les statuts : chaque choix impacte directement vos revenus nets.
Que vous soyez dirigeant de SAS, de SARL ou actionnaire majoritaire, vous devez comprendre les mécanismes de taxation des dividendes pour faire les bons arbitrages. Voici justement tout ce que vous devez savoir pour éviter les erreurs et surtout maximiser votre stratégie de rémunération !
Qu’est-ce qu’un dividende pour un dirigeant ?
Un dividende est un véritable outil de stratégie patrimoniale. Il s’agit de la part des bénéfices réalisés par la société qui, une fois les charges réglées et les comptes validés, est redistribuée aux associés ou actionnaires.
Pour un dirigeant, c’est donc une source de revenus complémentaire à sa rémunération classique. Mais attention : contrairement à un salaire, un dividende n’est pas versé automatiquement ni régulièrement. Il est distribué sur décision de l’assemblée générale, après approbation des comptes annuels.
Fiscalité des dividendes : de quoi parle-t-on exactement ?
La fiscalité des dividendes, c’est bien plus qu’une ligne sur votre avis d’imposition : c’est un levier stratégique pour tout dirigeant qui souhaite se rémunérer autrement que par le salaire ! Depuis la mise en place du Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU), aussi appelé flat tax, les dividendes versés aux dirigeants sont en principe taxés à 30 %, tout compris : 12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux. Simple ? Pas tant que ça.
Car vous avez aussi le choix d’opter pour le barème progressif de l’impôt sur le revenu. Et c’est là que ça devient intéressant. En optant pour cette solution, vous bénéficiez d’un abattement de 40 % sur le montant brut des dividendes, et d’une CSG partiellement déductible. Autrement dit, si votre tranche marginale d’imposition est relativement basse, ce régime peut s’avérer bien plus avantageux que la flat tax. Encore faut-il le savoir… et bien le calculer.
Moralité ? Ici, tout est une question de stratégie. Un mauvais choix, c’est un excès d’impôt payé. Un bon arbitrage, c’est plusieurs milliers d’euros gagnés.
Le traitement fiscal des dividendes en 2025 : ce qui change (ou pas)
Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) : toujours la règle par défaut
En 2025, le PFU reste le régime par défaut pour l’imposition des dividendes perçus par les dirigeants. Ce prélèvement unique de 30 % comprend :
- 12,8 % d’impôt sur le revenu
- 17,2 % de prélèvements sociaux
Il est appliqué automatiquement au moment du versement, sans démarches à effectuer. Pratique ? Oui, mais pas toujours avantageux. Car ce régime ignore les spécificités de votre situation fiscale personnelle. Et c’est là que les choses deviennent intéressantes…
L’option pour le barème progressif de l’impôt sur le revenu
Vous pouvez toujours opter pour l’imposition au barème progressif de l’impôt sur le revenu. En 2025, cette option reste valable et peut s’avérer nettement plus avantageuse pour certains dirigeants, notamment ceux dont la tranche marginale d’imposition est inférieure à 30 %. Voici ce que vous y gagnez :
- Un abattement de 40 % sur le montant brut des dividendes,
- Une CSG partiellement déductible (6,8 %) du revenu imposable,
- Une possible réduction globale d’impôt… si vous êtes bien conseillé.
Mais attention : une fois choisie, cette option est globale pour tous vos revenus de capitaux mobiliers. Il faut donc réellement anticiper et faire des simulations précises avant de trancher !
Pas de changement dans l’assujettissement des dividendes aux cotisations sociales
En 2025, les règles de soumission des dividendes aux charges sociales restent inchangées. Si vous êtes :
- Dirigeant non TNS (ex : président de SAS/SASU) : vous êtes uniquement soumis aux prélèvements sociaux (17,2 %), pas aux cotisations sociales.
- Travailleur non salarié (TNS) comme les gérants majoritaires de SARL/EURL : les dividendes qui excèdent 10 % du capital social + primes d’émission + comptes courants d’associés restent soumis aux cotisations sociales URSSAF.
Dividendes et statut du dirigeant : ce ne sont pas les mêmes règles pour tous
Dirigeants de SAS / SASU : la fiscalité “light”
En tant que président de SAS ou SASU, vous êtes assimilé salarié. Bonne nouvelle : les dividendes que vous percevez ne sont pas soumis aux cotisations sociales de la Sécurité sociale, même au-delà d’un certain seuil. Ils sont uniquement soumis :
- Au PFU de 30 % par défaut (12,8 % d’impôt sur le revenu + 17,2 % de prélèvements sociaux), ou
- Au barème progressif de l’IR si vous optez pour ce régime.
Résultat ? C’est souvent un mode de rémunération très attractif pour les présidents de SAS/SASU… à condition d’anticiper l’impact sur votre retraite et votre couverture sociale.
Gérants majoritaires de SARL / EURL : attention à l’URSSAF
Si vous êtes gérant majoritaire d’une SARL ou d’une EURL, vous relevez du régime des travailleurs non-salariés (TNS). Et là, les règles changent du tout au tout. Les dividendes perçus sont :
- Imposés à l’impôt sur le revenu, via le PFU ou le barème progressif,
- Mais aussi soumis aux cotisations sociales, dès qu’ils dépassent 10 % du capital + primes d’émission + comptes courants.
Dès lors, une partie de vos dividendes entre alors dans l’assiette de calcul des cotisations URSSAF (environ 45 % de charges en plus). Un piège fiscal fréquent… qui peut rendre les dividendes beaucoup moins intéressants que prévu pour les TNS.
Dirigeants associés minoritaires ou simples actionnaires : cas à part
Si vous êtes associé minoritaire non dirigeant, ou que vous avez investi dans une société dont vous ne gérez pas l’activité, les dividendes que vous percevez sont considérés comme de simples revenus de capitaux mobiliers :
- Pas de cotisations sociales,
- Application du PFU de 30 %, ou option pour le barème progressif.
Ce cas concerne souvent les business angels, investisseurs familiaux ou fondateurs partiellement désengagés de l’opérationnel. Donc pas d’URSSAF ici, mais une stratégie patrimoniale à affiner selon vos autres revenus !
Holding et dividendes : à manier avec stratégie
Enfin, si vous détenez vos parts via une holding, vous pouvez optimiser le versement des dividendes grâce au régime mère-fille : 95 % des dividendes reçus par la holding sont exonérés d’impôt sur les sociétés (IS), sous certaines conditions.
Mais attention : les dividendes versés ensuite par la holding à votre nom sont de nouveau fiscalisés à votre niveau personnel (PFU ou IR).
Il faut donc arbitrer intelligemment entre distribution directe et capitalisation dans la holding selon vos projets à moyen/long terme pour optimiser le tout !
Dividendes ou rémunération : que choisir en 2025 ?
C’est l’un des arbitrages les plus stratégiques pour un dirigeant d’entreprise : faut-il se verser un salaire ou privilégier les dividendes ? En 2025, la réponse n’est pas universelle, mais elle dépend étroitement de votre statut juridique, de la santé financière de votre entreprise… et de vos objectifs à court et long terme.
Le salaire présente un atout évident : il ouvre des droits. Retraite, protection sociale, indemnités journalières… Si vous êtes en SAS ou en SARL, une rémunération vous assure un minimum de couverture. Elle est aussi déductible du résultat de l’entreprise, ce qui permet d’optimiser l’imposition à l’IS. En revanche, elle est lourdement chargée socialement : en tant que dirigeant salarié, comptez jusqu’à 80 % de charges, et autour de 45 % si vous êtes TNS.
Les dividendes, eux, offrent une fiscalité souvent plus légère. Avec le PFU à 30 %, ils permettent d’alléger le coût global… mais ils ne sont pas déductibles, et surtout, ne génèrent ni protection sociale ni retraite. Et si vous êtes gérant majoritaire de SARL ou EURL, une partie de vos dividendes sera aussi soumise aux cotisations sociales au-delà d’un certain seuil.
En réalité, la bonne approche en 2025, c’est l’équilibre intelligent. Combiner un salaire “plancher” qui protège, avec des dividendes ponctuels optimisés, permet de concilier efficacité fiscale et sécurité sociale. Mais attention, les règles sont complexes et évolutives. Mieux vaut modéliser chaque scénario avec votre expert-comptable pour maximiser votre net après impôts… sans fragiliser votre avenir ni celui de votre entreprise.
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Dividendes et holding : quels leviers d’optimisation ?
La création d’une holding n’est pas qu’une stratégie de structuration juridique, mais bien un levier puissant pour optimiser la fiscalité des dividendes. C’est justement pour cette raison que de plus en plus de dirigeants choisissent ce montage pour remonter les dividendes de leur société d’exploitation vers une société mère, et donc automatiquement réduire la pression fiscale tout en réinvestissant intelligemment.
Si cela vous intéresse, voici les principaux leviers à connaître en la matière :
- Le régime mère-fille : C’est l’arme fiscale de base. En détenant au moins 5 % du capital d’une filiale, la holding peut percevoir 95 % des dividendes sans être imposée (seulement une quote-part de 5 % reste taxable). Résultat : vous évitez la double imposition entre votre société opérationnelle et la holding.
- La capitalisation des dividendes : Plutôt que de les percevoir directement en tant que personne physique (et subir le PFU de 30 %), vous remontez les dividendes vers la holding. Là, vous pouvez les laisser capitalisés… ou les réinvestir dans d’autres projets, filiales ou placements sans fiscalité immédiate.
- L’optimisation de la rémunération globale : Grâce à une holding, vous pouvez panacher intelligemment dividendes et rémunérations. Par exemple, vous vous rémunérez via la holding plutôt que la société d’exploitation, en ajustant les flux en fonction des résultats et de votre fiscalité personnelle.
- Le levier du financement et de la reprise : La holding peut aussi servir à acquérir d’autres sociétés (effet de levier financier). Les dividendes perçus peuvent alors rembourser un emprunt bancaire contracté par la holding pour une opération de croissance externe.
- La planification patrimoniale et transmission : Enfin, c’est en logeant vos parts dans une holding que vous pourrez préparer une future transmission d’entreprise de façon plus souple, tout en maîtrisant votre fiscalité personnelle via des donations ou pactes Dutreil bien pensés.
Les erreurs fréquentes à éviter avec les dividendes de dirigeant
Erreur n°1 : Confondre dividende et rémunération
C’est l’erreur classique. Le dividende n’est pas une rémunération pour votre travail, mais un revenu de capital. Il ne vous ouvre aucun droit à la retraite ni à la protection sociale. Certains dirigeants pensent faire des économies en privilégiant uniquement les dividendes… mais oublient qu’ils s’exposent à des trous dans leur couverture. Un équilibre est crucial entre salaire et distribution.
Erreur n°2 : Négliger l’impact du PFU de 30 %
Depuis l’instauration du prélèvement forfaitaire unique (PFU), beaucoup de dirigeants pensent que les dividendes sont systématiquement taxés à 30 % et qu’il n’y a plus de choix à faire. Faux. En fonction de votre situation, l’option pour le barème progressif de l’impôt sur le revenu peut être bien plus intéressante. Ne laissez pas passer l’opportunité d’un arbitrage fiscal !
Erreur n°3 : Distribuer des dividendes sans résultats suffisants
Distribuer des dividendes alors que la société n’a pas de bénéfices distribuables, ou que les comptes ne sont pas encore approuvés, est illégal. Distribuer sans respecter les règles peut être requalifié en abus de bien social par l’administration ou le tribunal. Avant toute distribution, validez le bilan, vérifiez les bénéfices disponibles et obtenez l’accord de l’assemblée générale.
Erreur n°4 : Oublier les cotisations sociales pour certains dirigeants
Les dirigeants TNS (gérants majoritaires par exemple) ne sont pas logés à la même enseigne que les présidents de SAS. Une partie des dividendes au-delà de 10 % du capital social + primes d’émission + apports en compte courant est soumise aux cotisations sociales. Ne pas anticiper ce point peut créer un sérieux décalage de trésorerie et une mauvaise surprise URSSAF.
Erreur n°5 : Distribuer sans penser à l’optimisation via une holding
Si vous êtes en société, ne pas passer par une holding pour percevoir vos dividendes peut vous faire perdre une opportunité fiscale majeure. Le régime mère-fille permet une quasi-exonération d’impôt sur les dividendes entre sociétés. Distribuer en direct à la personne physique, sans stratégie, revient souvent à saborder son optimisation.
Pourquoi faire confiance à ADVYSE pour optimiser votre fiscalité en tant que dirigeant ?
En tant que dirigeant, chaque décision (versement de dividendes, rémunération, stratégie de holding ou réinvestissement) a un impact direct sur votre fiscalité personnelle et celle de votre entreprise. Et c’est exactement là qu’ADVYSE intervient.
Nous accompagnons activement les dirigeants pour transformer la fiscalité en levier stratégique. Comment ? Tout simplement grâce à une veille réglementaire en continu et à des outils d’analyse pointus, nos experts identifient les options les plus avantageuses selon votre profil et vos ambitions : PFU ou barème progressif, arbitrage salaire/dividende, structuration via holding, exonérations, réductions, etc.
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FAQ
Quelle fiscalité s’applique aux dividendes perçus en 2025 ?
L’administration fiscale prélève soit la flat tax de 30 %, soit le barème progressif sur option, avec CSG partiellement déductible.
Un gérant de SARL paie-t-il des charges sociales sur ses dividendes ?
Dès que les dividendes dépassent 10 % du capital, des primes et du compte courant, la SSI les soumet aux cotisations.
Peut-on cumuler salaire et dividendes en tant que dirigeant ?
Absolument ! Mais attention, il faut bien équilibrer la stratégie pour optimiser la fiscalité et limiter les charges sociales tout en sécurisant sa situation.
Comment déclarer ses dividendes aux impôts ?
Les contribuables inscrivent ces revenus dans leur déclaration d’impôt, en revenus de capitaux mobiliers, avec ou sans option au barème.